dimanche 5 octobre 2014

Mon bébé koala

Les spécialistes de l'adoption disent que les enfants adoptés peuvent  présenter, grosso modo, 2 types d'attitudes suite à leur arrivée dans leur nouvelle famille. On parle généralement des "enfants Téflon" et des "enfants Velcro".
Les enfants Téflon n'interagissent avec leur parents que pour des raisons "utilitaires " (il demande à manger, à boire, qu'on leur donne un jouet, etc. ...) et ne vont pas rechercher de câlins ou de bisous. Les enfants Velcros, eux, vont s'accrocher désespérément à leurs parents, vont toujours être à la recherche d'un contact physique.
Cette catégorisation est un peu schématique, évidemment, et un même enfant peut tout à fait alterner les deux types de comportements. Et il n'y a pas une attitude qui soit "mieux" que l'autre : c'est effectivement plus "gratifiant" d'avoir un enfant accroché à son cou, mais si il le fait de la sorte, c'est probablement parce que sa confiance en vous est incertaine (il vous accroche pour ne pas que vous partiez).  Bref, si vous voulez en savoir plus, il y a de très bons bouquins et sites internet ; je ne  suis pas spécialiste.
Cette introduction très indigeste pour vous parlez du cas précis de Little Miss. Si je devais la "ranger dans une boite", elle est plutôt un enfant Velcro ... mais je n'aime pas ce terme. Moi je parle de Bébé Koala ( parce que c'est quand même bien plus mignon, non ?).

J'ai trouvé cette illustration sur le site Society6, et je l'aime d'amour. elle représente parfaitement le principe de l'adoption, non ? un bébé koala qui a besoin de s'accrocher, et une maman kangourou avec une poche à remplir ...

Ma fille a, pour ainsi dire, passé sa première année en France dans mes bras ! Alors c'est un peu exagéré ce que je dit parce que , premièrement, je bosse, et deuxièmement, à la maison, elle me  "lâche" un peu. Les premiers mois ont été physiquement épuisants car je la portais en continu (alors que nous étions en plein déménagement ...) et je ne pouvais pas quitter une pièce où elle se trouvait sans qu'elle hurle, même chez nous.
Je sais que cela peut être une attitude "normale" au début, mais cela m'a fait beaucoup culpabiliser : parce que je n'ai pas été longtemps présente lors de son arrivée (je n'ai pu prendre qu'un mois de congé ... ) mais aussi dans l'année qui a suivi (puisque j'avais pris tous mes congés à son arrivée, je n'ai pas pu en reprendre pendant un an ...). Je me dis que c'est parce que je ne suis pas assez là ...
La phrase qu'elle prononce le plus, c'est " Mamaaaan, calin ca'pé !". Traduction " Maman, raboule tes fesses dans le canap' que je puisse me faire un shoot de ton exquise odeur !"
Elle est aussi très sensible à mon rythme de travail, ou plutôt à mon temps de présence à la maison : dès que je travaille plus que d'habitude, elle "encaisse" pendant une semaine puis nous avons le droit à des réveils nocturnes avec des pleurs inconsolables. La seule chose qui la calme dans ces cas là, c'est de finir sa nuit dans notre lit, sur moi, nichée dans mon cou, à me téter la peau ... c'est troublant ce besoin presque viscéral qu'elle a de me "manger". Ces nuits sont épuisantes car je ne peux pas vraiment dormir ... mais c'est si bon ...Ces épisodes s'espacent petit à petit et les dernières fois, elle s'est juste endormie entre mon Mâââri et moi, et non plus sur moi.

On m'aurait dit il y a un an que ma fille dormirait parfois avec nous ( je dis bien parfois car ça n'arrive que 3 ou 4 fois par mois ), j'aurai hurler au scandale. Mais en fait, je vois bien qu'elle en a besoin, elle est tellement apaisée après nos nuits ensemble. Et j'en ai peut être besoin, moi aussi ...